
Financer son bien immobilier en Suisse romande : les clés (avec Albert Kololli, Infinis)
À retenir en 30 secondes
- Calculez votre budget d’abord. Une attestation de financement vous fait gagner du temps lors des visites et crédibilise votre offre.
- Fonds propres : visez 20 % d’apport, dont 10 % en cash / 3e pilier. Le 2e pilier (LPP) peut compléter sous conditions.
- Taux : fixe = stabilité, SARON = flexibilité et possibilité de passer en fixe. Un mix (ex. 60–65 % fixe + 35–40 % SARON) est souvent pertinent.
- Vaud : anticipez les frais d’achat (droits de mutation, RF, notaire, cédule) ≈ 3,3 % à 5 % selon les cas.
- Énergie : en canton de Vaud, un CECB® est obligatoire à la vente d’un logement existant. Les rénovations énergétiques peuvent améliorer vos conditions.
- PPE : vérifiez le fonds de rénovation et les PV d’assemblée (5 dernières années).
- Erreurs fréquentes : tranches hypothécaires trop espacées (ex. 5 ans + 10 ans) qui vous “marient” avec la même banque.
Par où commencer ?
Avant les visites, prenez 1 heure pour faire un budget détaillé avec un spécialiste (revenus, charges, leasing/crédits, allocations, bonus, etc.). Résultat : une attestation de financement solide. Lorsqu’un propriétaire/courtier reçoit plusieurs offres, celle avec attestation a souvent l’avantage.
Checklist documents (indicatif)
- 3 derniers bulletins de salaire / attestation annuelle
- Certificat LPP (avoir de vieillesse)
- Situation 3e pilier (3a/3b)
- Relevés bancaires
- Liste des engagements (leasing/crédit)
- État civil / composition du ménage
Le + pratique : centralisez tous vos documents (PDF) dans un dossier cloud et gardez-les à jour. Vous gagnerez des semaines.
Capacité d’emprunt : comment c’est calculé ?
La banque (ou le courtier) évalue :
- Revenus pris en compte (attention aux avantages en nature : voiture, repas, allocations – pas toujours retenus à 100 %).
- Charges (tenue des charges théoriques, généralement ≤ 33–35 %).
- Engagements (leasing/crédits).
- Fonds propres mobilisables (cash, 3e pilier, 2e pilier).
Astuce : faites relire vos fiches de paie/attestations (incohérences fréquentes). Donner toutes les infos à votre spécialiste permet parfois d’augmenter réellement votre budget.
Taux fixe, variable, SARON : que choisir ?
Taux fixe : parfait pour chercher la stabilité (budget sans surprise), utile si votre horizon est long et que vous voulez verrouiller un niveau jugé intéressant.
Hypothèque SARON : indexée sur le taux du marché monétaire. Elle monte/descend avec l’environnement de taux. Avantages : vous bénéficiez rapidement des baisses et vous pouvez souvent passer en fixe (selon contrat) si le contexte se tend. Inconvénient : variabilité.
Variable « classique » : plus rare et généralement plus onéreuse.
Le conseil “terrain” : adaptez votre mix au profil de risque du couple. On voit souvent 60–65 % en fixe + 35–40 % en SARON pour combiner stabilité et flexibilité.
Fonds propres : 20 % dont 10 % en cash ; 2e/3e pilier, comment les utiliser ?
- Apport minimal : visez 20 %.
- Au moins 10 % doivent venir de fonds “cash” (épargne, dons, 3e pilier).
- 2e pilier (LPP) : utilisable tous les 5 ans (montant minimal CHF 20’000), uniquement pour résidence principale (achat/construction, amortissement, rénovations apportant une valeur, etc.).
- 3e pilier : considéré comme cash et plus souple (retraits à la demande selon contrats, taxation séparée).
Points d’attention
- Fiscalité en cas de retrait (2e/3e pilier).
- Couverture de prévoyance : si vous retirez du 2e pilier, pensez à compléter votre protection (ex. 3a avec couverture risque).
Exemple rapide
Appartement à CHF 1’000’000 :
– Apport CHF 200’000 (dont CHF 100’000 cash/3e pilier + CHF 100’000 LPP)
– Hypothèque CHF 800’000
Quand fixer son taux ? Et sur quelle durée ?
Évitez les réflexes “tout fixer très long” lorsque les taux viennent de baisser : vous risquez de louper des paliers plus attractifs à court/moyen terme. À l’inverse, si la nervosité remonte, sécuriser une part en fixe protège votre budget.
Règle simple : si vous hésitez, fractionnez et mixez.
Banque ou courtier : vers qui se tourner ?
- Dossier “parfait” (revenus élevés, apport solide) : une négociation directe avec votre banque peut suffire.
- Dossier “limite” : le courtier peut ouvrir des portes (politiques de risques différentes, exceptions, mise en valeur des points forts, mise en concurrence, etc.).
Cas vécu : des clients pensaient plafonner à CHF 500k. En analysant tous les éléments (y compris LPP), leur capacité réelle s’est révélée proche de CHF 650k.
Revenus « moyens » : est-ce encore possible d’acheter ?
Oui, si votre structure de fonds propres est solide. Certaines banques acceptent (au cas par cas) des exceptions lorsque les fonds propres sont conséquents, quitte à exiger des mesures de sécurité (ex. dépôt de garantie).
Frais annexes à prévoir (Vaud & Valais)
Au-delà du prix d’achat :
- Droits de mutation (Vaud : env. 3,3 % du prix, part canton + commune)
- Registre foncier
- Honoraires et frais du notaire
- Cédule hypothécaire
Ordre de grandeur : 3,3 % à 5 % du prix selon la commune, la cédule et les frais annexes.
Astuce budget : il est parfois possible d’intégrer certains frais dans le prix (à charge vendeur) pour limiter le cash immédiat requis – à voir au cas par cas avec notaire/banque.
Donations (canton de Vaud) : depuis le 1er janvier 2025, franchise CHF 300’000/an et par enfant (contre 50’000 auparavant). Utile pour des aides familiales bien planifiées.
Rénovations, énergie et CECB® : ce qui change votre financement
- En canton de Vaud, un CECB® (certificat énergétique) est obligatoire lors de la vente d’un logement existant.
- Les rénovations énergétiques (enveloppe, chauffage) peuvent améliorer l’attrait du dossier et parfois les conditions (banques sensibles à l’efficacité énergétique, primes/bonus selon acteurs).
- En PPE, regardez de près : fonds de rénovation, PV d’assemblée (5 ans), travaux prévus (toiture, étanchéité, chauffage, ascenseur, façades…).
Bon réflexe : intégrez une enveloppe travaux dans le plan de financement dès l’achat.
Renégocier son hypothèque : quand et comment ?
- Fixe : renégociation à l’échéance (commencez 6–12 mois avant).
- SARON « flex » : ajustable selon les conditions de contrat, avec possibilité de switcher en fixe à la fin d’un trimestre chez certains prêteurs.
Erreurs fréquentes à éviter
- Tranches désalignées (ex. 5 ans + 10 ans) : vous restez captif de la même banque pendant de longues années.
- Toujours choisir l’offre la moins chère : le moins cher peut coûter plus cher si l’exécution/les clauses contractuelles sont faibles.
- Ignorer l’énergie/PPE : frais futurs sous-estimés.
Faut-il acheter « à tout prix » ?
Pas toujours. Selon votre projet de vie (mobilité, temps passé en Suisse, budget loisirs, retraite à venir), la location peut temporairement rester plus rationnelle. L’important : planification.
Prévoyance : le noyau de votre projet immobilier
Votre bien devient votre noyau : vous y placez vos avoirs de prévoyance, que vous reconstituez ensuite avec le temps (rachats, 3e pilier, amortissement indirect via 3a, etc.).
Citation d’Albert Kololli : « La prévoyance, c’est le cœur de tout projet immobilier. »
Optimiser son financement (amortissement, comparaison, etc.)
- Amortissement indirect via 3e pilier : souvent plus efficace fiscalement que l’amortissement direct.
- Mettre en concurrence les prêteurs : un écart de 0,15–0,25 % sur 5–7 ans pèse fort sur le coût total.
- Structuration : panacher les durées/produits pour lisser votre risque de calendrier.
Conseil d’Albert pour un jeune couple
Achetez un premier bien (3,5 p à 500–650 k CHF en 2025 selon marché/localisation), capitalisez pendant 4–6 ans (remise en épargne LPP/3a, amortissement), puis montez en gamme vers la maison de vos rêves. L’essentiel : passer le premier cap.
Ressources & écouter l’épisode
- ▶️ YouTube : Financer son bien immobilier en Suisse : les clés avec Albert Kololli (Infinis)
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FAQ « Financement immobilier en Suisse »
Quel apport faut-il prévoir pour devenir propriétaire ?
Visez 20 % d’apport, dont 10 % en cash (épargne, 3e pilier, dons…). Le reste peut venir du 2e pilier, selon les règles de votre caisse.
Peut-on utiliser son 2e pilier pour acheter ?
Oui, pour la résidence principale (achat/construction, amortissement, rénovations à plus-value). Minimum CHF 20’000 et 1 retrait tous les 5 ans. Attention à la fiscalité et à la baisse de couverture.
Le 3e pilier compte-t-il comme “cash” ?
Oui. Le 3e pilier (surtout 3a) est généralement assimilé au cash par les banques, utile pour atteindre les 10 % requis.
Faut-il choisir un taux fixe ou une hypothèque SARON ?
Tout dépend de votre tolérance au risque et de votre horizon. Mixez souvent les deux pour équilibrer stabilité et souplesse.
Quels sont les frais annexes à l’achat en Vaud ?
Droits de mutation (env. 3,3 %), registre foncier, notaire, cédule hypothécaire. Comptez 3,3 à 5 % au global.
Le CECB® est-il obligatoire ?
En canton de Vaud, oui à la vente d’un logement existant (et en cas de remplacement d’un chauffage non renouvelable).
Peut-on renégocier une hypothèque avant l’échéance ?
En fixe : généralement non (sauf pénalités importantes). En SARON : vous pouvez souvent passer en fixe à des fenêtres prévues au contrat.
Banque ou courtier ?
Si votre dossier est limite (apport, charges, activité), un courtier augmente vos chances (plus de partenaires, mise en concurrence).